L’œuvre poétique d’Antoni Clapés, commencée il y a plus de cinquante ans, a parcouru des chemins inconnus, des itinéraires peu fréquentés. Apprécié comme éditeur et traducteur de poésie— mais pas exclusivement de poésie — son œuvre poétique personnelle a mis du temps à être reconnue en Catalogne, probablement parce que le poète n’a pas suivi les directives du courant dominant et de l’orthodoxie, mais aussi à cause de la disposition discrète et furtive qui est la sienne et fait de lui un fervent adepte du célèbre vers de Philippe Jaccottet : « L’effacement soit ma façon de resplendir ». Sa poésie, désormais distinguée par plusieurs prix importants, fut dès le départ d’une austérité radicale, bien que la profondeur métaphysique, l’absolu, soient des éléments centraux de son écriture. Aux premières influences, celle des poètes de l’hermétisme italien en tête, se sont ajoutés chez lui les plus grands auteurs européens comme Hölderlin, Valéry, Rilke, Jaccottet, Jean de la Croix, Reverdy ou Maître Eckhart. Composé de trois parties, Et le soleil dans ta main s’inscrit dans un destin commun à ces auteurs et à Clapés : la poésie comme axe de réflexion sur sa propre écriture, sur la valeur de la parole et surtout, du silence ; méditation sur la beauté et l’éphémère des choses humaines. Et célébration du royaume de la nature qui fait trembler l’esprit.
Après deux recueils traduits en français mais disponibles uniquement au Québec, "Et le soleil dans ta main" est le premier livre d'Antoni Clapés publié en France et marque la découverte de ce grand poète catalan dans notre pays.