Paru il y a dix ans, absent des librairies depuis plusieurs années, "Traduire comme transhumer" a valu à Mireille Gansel de nombreux lecteurs qui ont trouvé dans ce livre, non un essai théorique et abstrait sur la traduction, mais le récit d’une expérience étroitement mêlée à sa vie. Cette suite magnifiquement construite propose une réflexions riches et originales nourrie de son histoire personnelle, l’acte de traduire ayant été étroitement liée aux situations qu’elle a traversées. Des poètes de l’Allemagne de l’Est à ceux du Vietnam, de Reiner Kunze à Nelly Sachs, sans oublier l’anthropologue Eugénie Goldstern et, plus récemment, le poète catalan Antoni Clapés, Mireille Gansel a éprouvé la traduction avant tout comme une rencontre en poésie, comme un acte de foi dans la vie et dans la possibilité du partage des mots.
L’écho rencontré par ce livre se mesure aux traductions déjà nombreuses (en anglais, italien, catalan, allemand…) dont il a fait l’objet. Réclamé en France par de nombreux lecteurs qui ne le connaissent que de réputation, il était grand temps de le rééditer.
Mais, après cinq livres de prose et de poésie publiés aux éditions de la Coopérative depuis 2015, Mireille Gansel a souhaité saisir l’occasion de cette nouvelle édition pour réviser son livre sans en altérer l’esprit. Nous avons choisi de le publier en même temps qu’une traduction du poète catalan Antoni Clapés par Mireille Gansel et Dolors Udina — une découverte qui prouve que l’auteur de "Traduire comme transhumer" continue de faire découvrir en France les auteurs avec lesquels elle se sent en étroite affinité.