Notre-Dame-de-Paris : le chanoine Fulbert prend soin d’une prétendue nièce cueillie à l’orphelinat d’Argenteuil. Il l’aime avec véhémence. Pubère, Héloïse est enceinte ; elle enrage. La grossesse trahit le viol et castre l’amour. Abélard, en pleine conversion religieuse, se porte au secours de son écolière. L’amour, c’est la charité. Fulbert se débarrasse du bâtard en l’attribuant à celui qu’il faut « rayer de la terre des vivants » : l’hétérodoxe Abélard. D’une pierre, deux coups : en l’accusant du viol, le prêtre est à l’abri du soupçon de pédophilie ; illustre philosophe, Abélard, le méchant, est écrasé. Héloïse témoigne en accouchant à l’étranger d’un gamin tombé du ciel, Astrolabe. Abélard monte un faux mariage qui trompe tout le monde ; il confond le chanoine. Fulbert se venge en le castrant.
Attribuer le crime et la paternité à Abélard est une faute de lecture et d’interprétation. La Correspondance d’Abélard et Héloïse, extraordinaire pamphlet clandestin, montre combien souvent l’Histoire est conduite par l’erreur et l’injustice.